Henrique Viveiros, le mari de ma cousine Conceição
La vie à São Miguel était plutôt misérable à l’époque. Les familles étaient nombreuses, c’était difficile de nourrir toutes ces bouches. La nourriture, il y en avait peu et on mangeait presque toujours la même chose.
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Je vais vous en compter une bonne... À plusieurs reprises, un de mes frères, profitant d’un moment de distraction de ma mère, volait un poisson directement de la friteuse sur le feu et allait le cacher dans un trou du mur de pierres de la cour arrière, pour le manger plus tard. Le “petit maudit” revenait ensuite à la table comme si de rien n’était. C’est avec des trucs comme celui-là qu’on s’arrangeait pour tuer notre faim.
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Mais, malgré tout, la vie n’était pas toujours que de tristesse. On voyait souvent quelqu’un passant sur la rue en sifflant. Ma pauvre mère faisait souvent le ménage de la maison en chantant. Nous rêvions tous d’une vie meilleure et la seule solution était l’émigration, c’est pour cela que nous avons émigré au Canada.