L'ÉMIGRATION
LES PRÉPARATIFS
Depuis longtemps, le rêve américain hante les Açoriens, plusieurs ont déjà quitté les îles pour le Brésil ou les États-Unis.
Dans ma famille, mes grandes-tantes maternelles Belmira et Mariana do Rego Raposo sont l’incarnation de ce rêve. Âgées de 15-16 ans, elles partent travailler dans les usines de textile de la Nouvelle-Angleterre en 1917. Elles envoient des sacs de linge (sacos de roupa). Les tissus sentent l’Amérique. On les respire. Dans la même période, du côté paternel, un frère et la sœur de mon grand-père émigrent aussi aux États-Unis.
En 1953, un monde meilleur s’ouvre aux Açoriens. À l’église et dans toutes les familles, on parle d’un nouveau pays inconnu, le Canada. Ce grand pays a besoin de travailleurs pour soutenir son agriculture, ses importants projets de chemins de fer ainsi que son industrie de la construction.
Quand l’opportunité est annoncée à São Miguel, mon père s’y intéresse malgré l’avis de mon grand-père. Il garde contact avec son ami Guilherme Cabral, un des 18 Açoriens embarqués sur le bateau Saturnia, en mai 1953. Celui-ci a trouvé du travail sur une terre de Saint-Michel, près de Montréal.
Neuf mois plus tard, le 22 février 1954, mes parents démarrent le processus officiel préparatoire (ficha de emigrante) à l’émigration de la famille. Mon père quittera deux mois plus tard, le 23 avril 1954, après avoir passé les examens médicaux et complété toutes les démarches. Le reste de la famille le suivra quatre années plus tard, le 25 mars 1958.
Le certificat d'examen médical me permettant d'émigrer au Canada
Document officialisant le début du processus d'émigration de la famille.