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 1954, L'ANNÉE MICAELENSE                    

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José-Louis Jacome, 14 septembre 2020

Nouvelles du Canada

L’article ci-contre publié dans le quotidien Diário dos Açores, le 14 avril 1954, présente quelques extraits d’une lettre envoyée au journal par un émigrant de São Miguel, Manuel de Sousa Matos. Il est un des 330 Açoriens formant le premier contingent d’émigrants qui a quitté le port de Ponta Delgada à São Miguel, le lundi 22 mars à bord du Homeland.

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Aux Açores, l’intérêt était alors très élevé pour les nouvelles liées aux pionniers de cette première grande vague d’émigration vers le Canada. Des milliers de familles étaient ou seraient bientôt touchées, déchirées par le départ d’un grand nombre de leurs êtres chers et amis. Depuis l’annonce en 1952 que le Canada avait ouvert ses portes aux citoyens portugais, l’émigration vers ce pays était devenue le sujet de l’heure aux Açores et ailleurs au Portugal. Le Brésil et les États-Unis, jusque là des destinations de prédilection de l’émigration portugaise, avaient eux fermé leurs portes depuis quelques années. Le Canada devenait, dans les années 1950, l’unique opportunité d’échapper aux conditions économiques très difficiles qui prévalaient depuis quelques décennies au Portugal. De plus, le Canada étant une nouvelle destination pour les émigrants portugais, on savait très peu de choses au sujet de ce pays. Certains disaient qu’il y faisait très froid, d’autres parlaient de sauvages et de terres sans fin. On n’en savait pas plus. Tous cherchaient à en connaître plus sur le pays inconnu situé au nord des États-Unis, celui où des milliers des leurs allaient chercher une vie meilleur.

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En 1953, quelque 130 Portugais dont 18 Micaelenses ont émigré vers le Canada. En 1954, un contingent bien plus imposant, soit 950 Açoriens, écrira une autre page dans l’histoire d’émigration du pays. Ils quitteront São Miguel à bord des navires Homeland et Nea Hellas, en mars et avril. De ce nombre, 896 seront des jeunes hommes de São Miguel, des Micaelenses. Le 22 mars 1954, lors de ce premier départ, sur les 330 Açoriens, 276 étaient de São Miguel. La totalité des Açoriens faisant partie des deux autres départs prévus pour avril sont des Micaelenses.

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Des milliers d’autres Açoriens et Portugais suivront les années suivantes, principalement par bateau jusqu’en 1956, puis, et de plus en plus, par avion pour le reste de la décennie et des décennies suivantes.

Les deux principaux journaux de l’archipel, le Correio dos Açores et le Diário dos Açores, ont publié plusieurs articles relayant des nouvelles des 330 pionniers du Homeland, dont celui qui suit.

Traduction libre de l’article ci-contre 

De notre compatriote, Manuel de Sousa Matos de la localité d’Arrifes, qui a fait partie du premier contingent d’émigrants Micaelenses partis au Canada le mois dernier, nous avons reçu le 4 de ce mois une lettre de laquelle nous avons extrait ce qui suit.

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« Le voyage a très bien été, le Homeland a pris 5 jours pour atteindre le port d’Halifax. Nous sommes arrivés à 15 heures et sommes débarqués du bateau 3 heures plus tard. Nous avons ensuite visité la ville pendant 3 heures et demie.

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Halifax est une très belle ville avec de beaux édifices et une activité extraordinaire. Durant le voyage entre Halifax et Québec, nous avons traversé une grande plaine couverte de neige. Nous avons ensuite poursuivi le voyage vers Montréal où sont descendus 130 hommes. Ensuite, nous avons pris un autre train en direction de Toronto où 29 hommes sont descendus. Parmi ces derniers, 6 sont partis vers d’autres régions d’Ontario, les autres sont allés vers celles de London, Hamilton et Niagara. ».

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Un navire accostant au quai 21 d’Halifax.
Collection Ken Eliott, 1965.

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Halifax, rues Barrington et Gottingen (théâtre Vogue), années 1950. Ross Dunn

Au sujet de l'auteur

Né à São Miguel et habitant à Montréal depuis 1958, j’ai publié, en 2018, un livre sur l’immigration açorienne au Canada dans les années 1950. “D’une île à l’autre” a été publié en français et en portugais. Le livre et l’exposition qui l’accompagne ont été présentés à Montréal, São Miguel, Toronto et Boston. Le livre est en vente à Montréal, Toronto et São Miguel, ainsi que via mon site Internet. Je continue à publier des informations et des histoires liées à cette première grande vague d’immigration de Portugais et d’Açoriens dans ce site Internet jljacome.com et la page Facebook D’une île à l’autre.

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