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 1954, L'ANNÉE MICAELENSE                    

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José-Louis Jacome, 20 juillet 2020

Le premier contingent

Le lundi 22 mars 1954 est certes un jour historique pour São Miguel. Ponta Delgada, la capitale de l’île, connaissait alors une activité inhabituelle, quelque chose qu’on n’avait pas vu depuis les multiples départs de la White Star Line et de la Fabre Line au début du siècle. Plusieurs membres de ma famille avaient quitté l’île à l’époque. L’atmosphère autour du port était chargée d’émotions. Des milliers de personnes ont envahi le quai Molhe Salazar pour dire un dernier adieu, serrer dans leurs bras, pleurer encore une fois, voir peut-être la dernière fois un des leurs qui les quittait. Un premier contingent de 330 émigrants quittait dans l’après-midi à bord du Homeland. Ces derniers étaient reçus par le gouverneur Aniceto dos Santos au Palácio da Conceicão vers 12h. Des membres de leurs familles et plusieurs des émigrants qui suivront dans les départs prévus pour les 23 et 27 avril étaient aussi invités. Après la cérémonie, le Gouverneur et d’autres dignitaires se sont dirigés vers le port, accompagnant les émigrants. Les responsables de la mission canadienne, messieurs Odillon Cormier, Percy Colville et le Dr. Pierre Bélanger, étaient présents. Contrairement aux départs de 1953, les examens et autorisations médicales étaient complétés à São Miguel. Le président de la Junta Nacional da Émigração, le colonel Antonio Manuel Batista et ses collègues, le Dr. José Dias Henriques et l’inspecteur Mario Ferreira da Costa étaient du nombre des VIP.

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Les 330 Açoriens devant le Palácio da Conceicão à Ponta Delgada, avant d’émigrer au Canada, le 22 mars 1954. 

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Un article du journal Correio dos Açores,
24 mars 1954, décrivant cette page d’histoire. 

 

 

Photos: Museu da Emigração Açoriana

Ce jour-là, le 22 mars, j'avais presque 5 ans. Je ne sais pas si j’étais avec mon père au port de Ponta Delgada. Il y est peut-être allé pour saluer plusieurs amis dont José da Costa et Dinis Maciel qui partaient dans l'après-midi. Il allait les rejoindre le mois suivant au Canada. Depuis toujours, j’ai une image très floue bien collée aux confins les plus lointaines de ma mémoire. Je vois à l’horizon un énorme navire tout illuminé, ancré bien loin au large du port de Ponta Delgada. Je n’ai jamais réussi à préciser cette image. Ce jour-là, le Homeland, pour une raison que j’ignore, n’avait pas pu s’arrimer au quai. Il s’est ancré au large. Les émigrants açoriens ont dû y accéder tassés sur des petites embarcations. La première a quitté le quai vers 14h30. L’image est vague, mais je suis certain qu’un jour de 1954, j’étais aux bras de mon père et j’ai vu un bateau illuminé ancré près de l'horizon. Je ne sais pas si c’était le 22 mars ou le 23 avril, le jour de son départ? Le 22 mars, le Homeland s’est mis en marche vers Halifax vers 19 heures.

 

Messages d’adieu de 2 émigrants dans le même article.

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Au sujet de l'auteur

Né à São Miguel et habitant à Montréal depuis 1958, j’ai publié, en 2018, un livre sur l’immigration açorienne au Canada dans les années 1950. “D’une île à l’autre” a été publié en français et en portugais. Le livre et l’exposition qui l’accompagne ont été présentés à Montréal, São Miguel, Toronto et Boston. Le livre est en vente à Montréal, Toronto et São Miguel, ainsi que via mon site Internet. Je continue à publier des informations et des histoires liées à cette première grande vague d’immigration de Portugais et d’Açoriens dans ce site Internet jljacome.com et la page Facebook D’une île à l’autre.

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